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Chloé Oliveres

C’est l’histoire d’une femme au bord de la crise de la quarantaine, biberonnée aux bluettes et aux contes de fées. Une femme des années 2020, pas tout à fait libérée qui, sans le regard d’un homme, n’est même pas sûre d’exister. Errante et sans dessein, la voilà perdue quelque part entre Simone de Beauvoir et John Travolta, entre Patrick Swayze et Agnès Varda. Entre Dirty Dancing et Une chante, l’autre pas.
A la manière d’une Annie Ernaux qui aurait mangé Florence Foresti, Chloé rejoue ses amours réelles et imaginaires, avec beaucoup d’autodérision, le sens du tragique, une chanson en yaourt, quelques personnages et une bonne dose de danses lascives.
A l’image de son personnage, à 39 (et demi), féministe et midinette, ou midiniste, ou féminette, elle se lance allègrement et tête baissée dans son premier seule-en-scène.

J’ai tiré ce fil de mon rapport à la fiction, la porosité entre Dirty Dancing et ma vie, et ça a contribué à conjurer (partiellement) ma crise du milieu de la vie (c’est comme ça que les Anglais nomment la crise de la quarantaine).
Il y a peu de représentations de vies de femmes de plus de 40 ans dans la littérature, le cinéma. Souvent les histoires d’amour finissent par le début: la rencontre ! Mais qu’est-ce qui se passe après ? Au milieu de la vie ? Au milieu de l’amour ? Ce manque de repésentations crée un gouffre, un vide effrayant. C’est de cette angoisse existentielle qu’est née l’envie d’écrire ce spectacle.
Dans les années 90 il y a eu un essor des comédies romantiques au cinéma, une appétence généralisée pour les produits du sentiment. Toutes les personnes qui ont baigné dans ces eaux-de-rose-là se reconnaitront dans le spectacle je pense. Bien sûr il ya quelque chose de très situé puisque c’est l’histoire d’une femme née dans les années 80, élevée par une mère féministe et biberonnée aux bluettes qui tente de s’inventer en dehors du regard des hommes. Mais je crois qu’en étant très précise dans le récit de l’intime je peux tisser un fil entre les spectateur·ices et moi. C’est ce que mon expérience avec les Filles de Simone (collectif d’artistes créé avec Claire Frétel et Tiphaine Gentilleau) m’a appris. C’est ce qu’on trouve chez Annie Ernaux que j’adore. Et puis ça parle de notre rapport à l’amour, ou plutôt de la vision romantique que l’on en a, et que les féminismes contemporains questionnent aujourd’hui.

Chloé Oliveres, extraits d’une interview réalisée avec Pierre Notte.

Distribution

Ecriture et interprétation Chloé Oliveres
Mise en scène Papy
Scénographie Émilie Roy
Lumières Arnaud Le Dû
Costume Sarah Dupont
Chorégraphie Laëtitia Pré
Voix off Richard Darbois

Mentions

Production Little Bros. Avec le soutien du Théâtre du Rond-Point, de la Commanderie de Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’Espace Culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre, du TE’S à Plaisir, de la SACD et du CNM

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