La Turakie fait son K-barré – création

Par le Turak Théâtre.

La poésie drôle et décalée et la magie du théâtre d’objets vous attendent dans l’écrin de verdure du parc Paturel…

Ça commence en plantant un décor : une scène bricolée de cabaret, des loupiottes, un fil à linge pour suspendre un écran de fortune, où se projetteront petits films et ombres, des coulisses précaires, un peu à vue.
Dans notre maison, sans fenêtres, qui est comme une boule à neige géante, on assiste à un spectacle, on pourra peut-être manger des popcorns, et pourquoi pas tenter sa chance à la tombola.
Une petite troupe fait escale, de ville en ville, à la manière d’un cirque léger pour égayer la nuit de ses airs de fête, avec un K-barré artisanal et joyeux, une scène de ménage-rit.
Comme tous les cabarets du monde, le programme est une écriture composite, un puzzle qui s’assemble et se défait à partir d’un répertoire de numéros dans le langage loufoque, visuel, musical et poétique du Turak. On y danse le tango, on y chante, on y dessine sous vos yeux, on y projette des films.
La musique, évidemment, comme toujours, occupe une place centrale, avec des compositions originales, des reprises de répertoire, de la musique live et enregistrée. Une broderie fine se dessine entre les aventures de l’ami Tokbar, celle des dinosaures à tête de robinet, une chienne savante et vivante, un loup, un croco et même une autruche, des cer-feuilles et un parasite à tête de poisson…
Tout est à vue, tout est permis, c’est nos âmes d’enfants qui se régalent de faire « comme si » et se laisser emporter par le rire, la surprise de l’instant. Une facétie pour tous les publics, bien entendu.

Dans le brouhaha incessant du monde, nos spectacles ne délivrent jamais de message, ou alors toujours en plusieurs langues, en plusieurs états, en creux, pour rire avec tout le sérieux de l’absurde. Nous revendiquons plus que jamais un théâtre sans verbe, polysémique, complexe et accessible à tous, où l’absurde éclaire le réel. Qu’est ce qui est fou ? qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui le plus déjanté ? s’émerveiller d’une partie de baby-foot géante ou transformer en ruines des villes entières ? Nous voulons faire ce théâtre au plus près des gens pour alimenter encore et encore notre capacité à nous émerveiller, à détourner les désastres pour nourrir l’espoir de faire du commun, d’une manière archaïque, avec un théâtre de bouts de ficelles.
Avec La Turakie fait son K-BARRÉ nous voulons continuer à creuser un sillon. Celui de créer dans la poésie un refuge, un endroit de connexion, un endroit de rencontre. Nous nous plaisons à refuser absolument l’injonction à faire sans cesse du neuf, pour montrer qu’avec peu on peut créer un univers entier, que la notion de recyclage et de récupération est une source d’inspiration inépuisable. Nous avons engrangé tant de merveilleuses matières artistiques, objets, personnages, historiettes à géométrie variable. Toutes sont nées d’objets récupérés auxquels nous avons donné une seconde vie, une seconde chance. Il est grand temps que toutes ces cartes postales vivantes qui s’agitent dans nos albums et nos greniers prennent corps dans un K-Barré vraiment barré.
Nous avons aussi pris goût à la légèreté du voyage et du nomadisme, pour des raisons artistiques mais aussi écologiques et sociales. Ce K-BARRÉ est pensé pour s’adapter au contexte, pour ouvrir des opportunités de collaborations (parfois avec des musiciens, des artistes locaux, comme nous le ferons lors d’invitations internationales).
Nous voulons incarner une écologie inspirante et enthousiasmante, en faisant naître le théâtre et la poésie avec le réemploi d’objets, de matières jugées peu nobles, en le portant dans des villes et des villages où il semble d’abord incongru mais provoque un dialogue précieux.
Emili Hufnagel et Michel Laubu

Après une semaine de résidence hors les murs et le regard complice des écoliers de la commune de Barraux, puis une semaine à l’Espace Paul Jargot, la compagnie vous convie à partager la Première !