Trois minutes de temps additionnel, création “en rue”

Par la Compagnie Qui porte quoi ?
Première en espace oublic de ce spectacle !
[Attention] Le spectacle initialement prévu sur le stade de foot se jouera dans le parc Paturel

Kouam et Mafany sont guinéens et assent tout leur temps libre à jouer au football. La chance semble leur sourire lorsqu’ils sont repérés pour intégrer l’équipe anglaise de Bradford. Quel sera leur destin ? Trois minutes de temps additionnel, c’est trois minutes de vie, trois minutes où tout est possible, un bonus pour qui sait ‘en saisir. Trois minutes pour tout changer.

Qui adolescent.e n’a pas fantasmé sur son avenir ? Personnellement, je me voyais “en haut de l’affiche” , remerciant mes proches une statuette en main pour leur soutien inconditionnel. D’autres rêvent d’être le prochain Robert Plant ou Bob Dylan, Zidane ou Mbapé, même Marie Curie ou encore Steeve Jobs … Adolescent.es, nous avons tôt ou tard, de manière assumée ou pas, réaliste ou pas, fantasmé sur un métier, une situation, un pays, une vie autre. Et pour cela, nous avons besoin d’idoles, de modèles. Le fait de jouer cette pièce devant un public jeune, en plein dans cet émoi que procure la pensée de l’avenir, n’est pas anodine. Cette pièce va sans doute les remuer mais leur permettre aussi d’imaginer l’avenir avec un regard plus affuté.
Dans cette pièce, nos jeunes rêveurs sont deux. Ce n’est pas un fantasme individuel, mais bien un duo. Cette pièce est donc avant tout une histoire d’amitié très forte, une envie commune de grandir ensemble, de s’accomplir à deux.
Cette pièce m’a tout de suite plu justement parce qu’il s’agit d’un duo. Cela donne un sens altruiste à leur désir, cela les rend plus forts. La femme d’un recruteur en congés maladie, va proposer à Kouam de rejoindre une équipe de foot anglaise. Il accepte mais à une condition, que son ami soit aussi du voyage. Après quelques négociations, la femme accepte. Les voilà partie pour vivre la grande aventure. Mais Kouam et Mafany vont se faire rattraper par la réalité, bien moins agréable que ce qu’ils avaient imaginé.
Comment inventer un autre avenir quand celui que l’on a rêvé s’éloigne ? Comment les autres interagissent dans nos désirs, les renforcent ou bien les détruisent ? Pourquoi à deux on peut être plus fort, mais pourquoi cela peut aussi créer une certaine dépendance qui peut parfois être un handicap ?
La pièce relate à travers ces différents personnages de la vision que l’on peut avoir d’un pays lointain. La femme anglaise a peur de la Guinée, de l’Afrique en générale. Elle n’a pas l’air d’apprécier certaines des spécialités locales . Kouam et Mafany eux ont une image biaisée de l’Angleterre, et n’en connaissent que les quelques clichés habituelles (thé, garde royale…). Ce récit, à travers ce voyage vers l’Europe, parle aussi de l’immigration et toutes les difficultés que cela peut engendrer : jalousie, peur de l’autre, éloignement familial… De plus, le football est de loin le sport préféré par le plus grand nombre et il attire des personnes issues de toutes les populations. Cela explique que les contradictions et les conflits sociaux présents sur le plan psychosocial, économique et interéthnique, se répercutent davantage sur le football que dans d’autres sports. Gaëlle Bourgeois

Cours parce que si tu ne cours pas ton coeur s’essouffle. Lis parce que si tu ne lis pas ton cerveau ramollit. Sylvain Levey