Scènes, photographies par Stéphanie Nelson
2 mars 2022 - 2 avril 2022
Vernissage jeudi 17 mars à 18h30. Entrée libre
Série photographique inspirée du reportage réalisé autour de la création de la pièce L’important c’est La Tempête par la Cie La Chaudière Intime. Eté 2019.
Photographies tirées sur voile par le laboratoire Appli Photo
SCÈNES est une exposition photographique, une vision personnelle d’un plateau de théâtre imaginaire. Où le rideau dévoilerait des paysages transfigurés, entremêlant des scènes cuivrées, des forêts et des bords de mer. Comme une abolition des frontières entre nos mondes intérieurs et extérieurs.
«De mes 20 années passées à travailler pour le spectacle vivant, j’ai gardé le contact avec les plateaux de théâtre. Et avec les compagnies qui les arpentent. Ces dernières ont parfois besoin, pour la communication et pour la trace, d’écrire le récit photographique du processus de leurs créations. La compagnie La Chaudière Intime m’a passé cette commande à l’été 2019. Puis l’idée d’une exposition a germé. J’avais carte blanche.
Au-delà des photographies classiques de répétition, j’ai choisi une vision plus personnelle de la scène. Une aire de jeu. Je me suis mise à jouer avec ce rideau symbolique. Celui qui cache et se lève sur des mondes insoupçonnés. Ici ce seront des paysages. Des scènes transfigurées reliant nos mondes intérieurs et extérieurs. Des scènes cuivrées et lumineuses, parcourues de l’énergie électrique des actrices et des acteurs.»
STÉPHANIE NELSON. Octobre 2019.
La biographie de l’artiste
Je vis à Grenoble où j’ai travaillé pendant vingt ans pour le spectacle vivant, avant de me consacrer à la photographie en 2008. J’ai effectué ma formation auprès de Dominique Sudre, à l’Atelier Magenta de Villeurbanne. Pendant un an j’ai perfectionné ma pratique de la prise de vue et du tirage argentiques. Aujourd’hui je partage mon temps entre mon travail artistique, mes commandes institutionnelles et associatives et des résidences en tant que photographe intervenante. Mes premières commandes de reportages furent principalement des
photographies pour le spectacle vivant. Dans le même temps, j’ai eu très vite l’occasion de conduire des ateliers de pratique artistique, convaincue de l’impact positif pour le jeune public d’être «exposé» à l’art dès l’école. En 2014, je réalise en Norvège, terre de mon grand-père paternel, ma première série personnelle «Anders, le chemin du Nord». Sorte de rite initiatique, ce voyage m’a permis d’amorcer la construction de mon écriture photographique. Il y est déjà question de la mémoire, thème que je ne cesse de fouiller depuis. Régulièrement invitée pour des résidences, j’utilise le médium photographique esssentiellement pour sa puissance narrative et sa capacité à nous relier les uns aux autres. Que ce soit en milieu hospitalier dans le cadre du dispositif Culture et Santé, au sein de foyers de vie pour personnes autistes ou au coeur de territoires éloignés comme récemment au Sénégal oriental, chacune de mes expériences est nourrie de mon appétit à explorer le monde et à le comprendre.
Sa démarche photographique
Je suis venue à la photographie, ou plutôt la photographie est venue à moi, depuis toujours. Petites, ma soeur et moi vivions sous l’objectif omniprésent de notre père. J’ai longtemps cru que toutes
les familles s’éclairaient à la lampe inactinique. Et puis tout s’est arrêté brutalement. Je sais alors pourquoi je suis passionnée par le caractère mnésique de la photographie. Je l’ai recherché à travers des séries autour de la mémoire familiale, collective puis patrimoniale. Comme un chemin de l’intime vers l’autre. En découvrant la photographie de Diane Arbus, j’ai été confrontée à l’inébranlable célébration des choses telles qu’elles sont. Une capacité à rendre étrange ce que nous considérons comme familier et à dévoiler le familier à l’intérieur de l’exotique. Ouvrant par là-même de nouvelles perspectives à la compréhension que nous avons de nous-mêmes, du monde.
A travers différents sujets, c’est cette photographie là que je fouille, celle qui se confronte aux faits. Faire de l’allégorie de l’expérience humaine une exploration de la relation entre apparence et identité, illusion et croyance, théâtre et réalité.
Depuis plusieurs années, je suis ce fil d’écriture photographique qui nous relie et qui raconte nos formidables cérémonies. Convaincue de la puissance de la photographie à exprimer le sublime caché dans notre quotidien, à tisser une relation particulière les uns avec les autres.
Mentions
Production MC2: Grenoble