Les Égarés – 1e partie Camille & Matthieu Saglio

Par Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Vincent Peirani et Émile Parisien.

Dans le cadre du 20e Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival, du 27 septembre au 13 octobre

Ballaké Sissoko à la kora et Vincent Segal au violoncelle d’un côté, Vincent Peirani à l’accordéon et Emile Parisien au saxophone de l’autre. Avec ces magiciens-là, 2+2 ne fait plus 4, mais 1. Ces individualités bien trempées se rassemblent en une unité d’esprit et une fluidité du son, méprisant toute compétition d’ego pour se mettre au service du bien musical commun. Ni jazz ni traditionnel, ni classique ni avant-gardiste, mais un peu de tout cela à la fois, ce quartet fonde un territoire poétique indépendant où l’oreille est l’instrument-roi. Où la virtuosité s’exprime d’abord dans l’art d’être complices. Où le si simple et si grandiose désir d’écouter l’autre aboutit à la naissance d’un singulier chant à quatre voix. Les Égarés est plus qu’un disque ; c’est un espace de jeu, un lieu de vie musical où la vie en harmonie ne se résume pas à des compromis pénibles et des consensus mous. Avec ces quatre-là, la paix « déménage ».

L’aventure commence sur la colline de Fourvière; un soir de juin 2019, dans le cadre du Festival des Nuits de Fourvière, on s’apprête à célébrer les 15 ans du Label NØ FØRMAT, dans un bel écrin de pierres romaines à ciel ouvert. Pour l’occasion, Vincent Segal est le maître de cérémonie, entouré notamment de Sissoko, Peirani et Parisien. Ils conviennent qu’aucune répétition ne viendra déflorer le moment de pure création qu’ils s’apprêtent à vivre : c’était sans compter leur passion pour le jazz, car, à l’ombre d’une tonnelle, ils passent l’après-midi à jammer. Bien leur en a pris, c’est ainsi qu’est né le projet de quartet Les Égarés.

L’album aurait dû être enregistré au Mali, mais l’extrême tension dans le pays en a décidé autrement. Cet opus est un bijou d’alchimie; Ta Nye et Banja, merveilles mandingues qui sont comme les bornes d’entrée et d’arrivée de la route tracée par les Égarés, donnent le ton. Deux thèmes de kora que les contrechants et reprises des autres instruments enrobent et déplacent insensiblement, comme une entrée tout en douceur. Un parfum d’Arménie enrobe les premières mesures d’Izao, pièce qui glisse vers la Transylvanie vers La Turquie, pour de troublantes noces entre kora et Bartok.
Pour le reste du voyage au fil de l’album, nous vous proposons de le faire en musique, bonne écoute !

Une certaine idée de la grâce – Rolling Stone Magazine
Retrouvailles au sommet – L’OBS
Une splendeur – Open Jazz / France Musique

Les frères Camille et Matthieu Saglio ont eux aussi des parcours qui semblaient diverger : le jazz et le violoncelle pour l’un, le chant et la world music pour l’autre. Pourtant avec ce nouveau projet, ils explorent ensemble un univers sensible, aérien, infini, de l’Orient au jazz et au blues.

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