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Picto ExpositionPicto Accès libre

Exposition du 8 septembre au 20 octobre
Temps convivial samedi 30 septembre 10h30
Entrée libre

Le jaune tourmente l’homme, il le pique et l’excite, s’impose à lui comme une contrainte, l’importune avec une espèce d’insolence insupportable. Vassily Kandinsky, Du spirituel dans l’art, 1911

Du Moyen-Âge nous vient le désamour pour le jaune, perçu à cette époque comme un ersatz de l’or ou comme un mensonge, une imposture, la couleur du parjure et de l’infâmie; ce dogme perdurera à travers les siècles. Plus tard, le Quattrocento attribuera cette couleur à la fourberie; par exemple, Judas, traîtres et félons seront représentés de jaune vêtus. Cette mauvaise réputation tient encore aujourd’hui: ne dit-on pas rire jaune, jaune cocu, franchir la ligne jaune…
Il aura fallu attendre le XIXe siècle pour que les impressionnistes réintroduisent le jaune dans la peinture, comme une couleur parmi d’autres; il en sera de même ensuite avec les expressionnistes ou Van Gogh. Mais c’est avec l’abstraction au début du XXe siècle que le jaune retrouvera une place d’honneur dans la peinture avec Kandinsky, Malévitch et le Suprématisme, Rodtchenko qui peindra le premier monochrome jaune. Mondrian le mettra à l’honneur avec Boogie-Woogie; plus tard Poliakoff et Rothko en useront sans modération.

Dans l’art moderne, le jaune occupera une place centrale dans la peinture abstraite avec Fontana, Kelly, Mangold et bien d’autres encore. De nos jours, des artistes contemporains comme André Stempfel ou Roland Orépük lui-même utilisent le jaune comme couleur unique. Tandis que sociétalement, le Tour de France le glorifiera avec le fameux Maillot Jaune, tandis que les Gilets jaunes en feront un symbole de révolte.

Osez Le jaune de Roland Orépük, ou l’évolution d’une oeuvre dans le respect de ses convictions, de ses choix.
Dans son travail, il y a sans doute au premier regard une reconnaissance qui nous frappe. Notre oeil s’est habitué, il sait qu’il a affaire à “de l’Orépük”. L’habitude d’une dualité jaune-blanc qui signe l’oeuvre de cet artiste qui se définit lui-même comme réductiviste, ne signifie en rien que son travail est figé, il est en vérité en perpétuel mouvement.
Etre pertinent, savoir étonner et proposer aux spectateurs l’occasion de redécouvrir à chaque accrochage, chaque installation, une vision nouvelle dans un contexte particulier. L’utilisation de supports variés, l’appropriation de nouveaux espaces marquent cette volonté d’offrir de l’inattendu dans une permanence strictement visuelle. L’oeil agit comme un transmetteur, il ne fait que nous dire “Roland Orépük est passé ici”, mais il n’en reste pas moins un relais vers l’appropriation d’un travail toujours différent, vers cet “autre chose” que ce que nous avions pu déjà rencontrer.
Il est curieux de trouver à ce point un équilibre dans les sujets de cet artiste, il nous offre de la nouveauté, il sait nous surprendre grâce non seulement aux supports qu’il utilise mais également à l’usage même qu’il en fait. D’une toile découpée, d’un châssis plié, d’un assemblage de formes pures, d’un mariage improbable entre une poutrelle métallique en apesanteur et un trait de couleur jaune, Roland Orépük existe, il est lui-même tout simplement !

Michaël Picoron, Art Consulting, novembre 2012

L’artiste par lui-même

Qu’est-ce qui vous motive pour créer ?
Exister, et être impertinent

Votre pratique au jour le jour ?
Je ne peins pas tous les jours, je réfléchis et dessine de spossibilités à réaliser, un jour ou jamais… J’ai besoin d’une carotte, je ne me mets au travail que quand il y a opportunité à montrer mes oeuvres.

Quelq sont les artistes qui vous ont le plus influencé ?
Malevitch bien sûr

Qu’est-ce qui en dehors des arts visuels fait évoluer votre travail ?
Le regard des autres

Comment souhaitez-vous que le public reçoive votre travail ?
Avec compréhension et curiosité, qu’il laisse un peu de côté ses idées préconçues…

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