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Picto Théâtre

Aïla Navidi – Compagnie Nouveau Jour

4211 km c’est la distance entre Paris et Téhéran, celle parcourue par Mina et Fereydoun venus d’Iran pour se réfugier en France après une révolution qu’on leur a volée. Yalda leur fille, née à Paris, nous raconte leur vie exilée, leur combat pour la liberté, l’amour d’un pays et l’espoir d’un retour que ses parents lui ont transmis sans s’en apercevoir. Longtemps, elle en a voulu à la terre entière : de ne se sentir nulle part chez elle, d’avoir honte de l’accent de ses parents, de devoir réussir pour eux, de la culpabilité de devoir n’être que française ou iranienne…
Alors qu’en Iran le peuple se révolte depuis des mois, cette pièce résonne de manière particulière. Elle nous éclaire sur la barbarie du régime islamique et témoigne du combat que mènent les Iraniens depuis plus de 40 ans – ceux qui ne sont plus là, ceux qui sont restés, et les exilés. Elle nous renvoie aussi à l’importance de nos démocraties et nous interroge : que ferions-nous si notre pays basculait aux mains d’extrémistes ? Que deviendrions-nous dans l’exil ?

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“Quand nous sommes partis, nous pensions que c’était pour 6 mois, ça fait 35 ans”. Mon père a dit ces mots récemment. Ça résume assez bien notre histoire.
Je suis née à Paris de parents réfugiés politiques, ils se sont battus contre une monarchie, rêvant de démocratie, et ont finalement fui pour la France après une révolution qu’on leur a volée.
J’ai longtemps cru que la France était un pays d’exil transitoire et que nous allions rentrer. Rentrer où ? Je n’avais jamais vécu en Iran, pourtant j’avais l’impression d’y vivre dès que j’ouvrais les portes de notre appartement, ce lieu où on ne parlait que le Farsi et l’Azeri, où l’on mangeait, vivait et respirait à l’iranienne.
Ce déracinement et cette mémoire, mes parents me l’ont transmis sans s’en apercevoir. alors il a fallu marier cet héritage avec mon deuxième monde, un monde où parfois mon identité était trop exotique : “Hein ? Quoi ? Leïla ? Aïcha ?”, “Alors comme ça tu viens d’Iranie ? Sympa ! “, “T’es née à Paris ? T’es pas vraiment iranienne ! “, “En fait t’es Arabe, quoi !”
À une période de ma vie, j’en ai voulu à la terre entière, mes parents inclus : ne me sentir chez moi nulle part, avoir honte de l’accent de mes parents, devoir réussir pour eux, être exemplaire, culpabiliser, vivre dans un monde binaire où l’on doit être Français ou Iranien.
L’envie d’écrire s’est vite transformée en nécessité. Écrire cette histoire pour mes enfants, leur raconter que leurs grands-parents sont des résistants. Écrire pour mettre en lumière le destin d’une famille déracinée et d’une fille en quête d’identité. Je réalise à quel point notre histoire est universelle et actuelle. Il y aura toujours des hommes et des femmes qui vivront des guerres, des révolutions et il y aura donc continuellement une “Yalda” quelque part, qui devra trouver son propre chemin.
Aïla Navidi

Autour du spectacle

En tournée/ailleurs au TMG –  Grand Théâtre, jeudi 13 février à 20h. Infos/billetterie

Distribution

Texte et mise en scène Aïla Navidi
Avec June Assal ouLola Blanchard, Sylvain Begert ou Thomas Drelon, Benjamin Brenière ou Damien Sobieraff, Florian chauvet, Alexandra Moussaï ou Aïla Navidi, Olivia Pavlou-Graham
Scénographie Caroline Frachet
Création lumière Gaspard Gauthier
Création sonore et vidéo Erwann Kerroc’h
Régie générale Moïra Dalant
Production Clémentine  Armand
Diffusion Fabriqué à Belleville – Prune Bonan

Mentions

Production Compagnie Nouveau Jour. Lauréate du Fonds SACD 2022. Prix du public et Mention spéciale du prix Théâtre 13 / jeunes metteur.se.s en scène 2022. Prix du jury professionnel, prix du public, prix du jury jeune du concours des compagnies du Festival d’Anjou 2023
Soutiens SACD Paris, Ligue de l’enseignement, MC93 Bobigny, Festival d’Anjou
Remerciements Théâtre 13, Théâtre de Belleville, Centre culturel Pouya

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