Tout ce fracas

Par la compagnie Lamento

Le travail chorégraphique de Sylvère Lamotte cherche à éprouver le corps et ses limites. Que peut le corps ? Au fil de ses créations, sa réponse est une découverte émerveillée du déploiement des possibles que rend possible la danse, bien au-delà des apparences et des questions sur l’empêchement, le handicap ou l’immobilité. Tout ce fracas témoigne parfaitement du rayonnement que chacun possède, de l’essor qu’il s’autorise et qu’il construit, pas à pas. Il déclare artistiquement que nous sommes tous en mouvement, tous en réhabilitation, que la communauté nous porte. Ainsi, trois danseuses s’exposent sans fard et offrent une danse brillamment essentielle, fichée au plus profond, là où on ne peut cacher ni mentir. En résonnance avec la musique live de Stracho Temelkovski, on y entend le fracas de l’espoir.

Pendant le spectacle et en simultané, 15 personnes pourront expérimenter la création sonore Écoute ma danse de Marine Rivoire. L’artiste a réalisé des captations audio sur la scène, pour vous faire partager une dimension inédite du spectacle, au plus intime de ce que vivent les artistes. Ce dispositif est également accessible aux personnes déficientes visuelles. A réserver en billetterie, au guichet ou par téléphone. Dès 14 ans

Fendre la vie
Peu à peu le corps individuel s’efface
Se révèlent aloirs les liens invisibles et
Indéfectibles
Corps entre eux
Un tout
Affirmé
Modestie de l’effacement
Plus loin
Sans peur
L’apparition d’une affirmation
La disparition de toute dualité
Sylvère Lamotte

Le fondement de cette pièce prend racine dans l’expérience de corps de danseuses-circassiennes porteuses de handicap apparents ou non., qui donne lieu à des recherches et une écriture instinctives, au long cours et en milieu hospitalier (2012-2019), autour de la question de la réappropriation sensible du corps par les patients et les soignants.  Aussi loin que ses souvenirs l’entrainent, Sylvère Lamotte réalise combien cette question de ce que peut le corps l’a toujours animé fortement. C’est peut-être même ce qui l’a amené au mouvement, comme une sorte d’appel instinctif à découvrir les possibles, pour soi et avec les autres. Au fil de ses expériences et de son observation des corps en réhabilitation, il est de plus en plus fasciné par les moyens du corps et sa puissance d’agir. Ou comment un être décide d’absorber et de grandir autour, au travers, du traumatisme. Avec cette nouvelle pièce, il souhaite approcher l’universalité des corps en réhabilitation pour la mettre en résonnance avec chacun d’entre nous.

Dans Tout ce fracas, l’accent est mis sur l’interdépendance des corps et de la musique, tandis que les danseuses forment un tout relié et interconnecté. Le multi-instrumentiste Stracho Temelkovski est au plateau avec une large gamme d’instruments ( Mandol, basse, voix et percussions) et participe largement au processus de création, notamment par l’adaptation d’oeuvres de Marin Marais, de Kapsberger ou d’Arvo Part…