Personne n’est ensemble sauf moi

Compagnie Amonine

Dans le cadre de la 12e édition du FITA Rhône-Alpes, du 8 au 24 novembre

« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va ».

Tu sais qui est-ce qui a inventé cette citation ? Christophe Colomb ! Bim ! Le mec qui a découvert l’Amérique et dans un même temps, inventé les Indiens ; c’est clair qu’il est parti loin dans sa tête le mec !
Aldric, Oussama, Clarisse et Léa sortent tout juste de l’adolescence. Leur parole fuse ou se fait plus profonde, touchante et spontanée toujours, philosophique et aussi politique parfois… Car ils ont en commun un handicap invisible, des choses à en dire, que Clea Petrolesi voulait faire entendre en les portant à la scène. Au plateau où se mêlent ces jeunes aux acteurs professionnels, accompagnés d’un musicien, la normalité n’existe pas. Le pas de côté est fait, la créativité de leur solitude et la maturité de leur enfance font vaciller nos certitudes dans un univers joyeux qui fait du bien !

C’est en 2012 que Clea Petrolesi rencontre pour la première fois les jeunes en situation de handicap du programme PHARES de l’ESSEC, dont l’objectif est de leur favoriser l’accès aux études supérieures. Le programme suit les participants durant 4 ans, de la troisième à la terminale, et repose sur du tutorat étudiant. Des ateliers de théâtre y sont régulièrement organisés, et c’est dans ce cadre que les membres de la compagnie ont travaillé avec plus d’une centaine de jeunes, liant des liens forts et durables.
Le spectacle est né de cette rencontre déterminante avec ces jeunes à peine adultes, du désir de comprendre et partager. Ils en nourrissent l’écriture en portant au plateau leur propre histoire et à travers celle-ci leur vision du monde. Le savoir professionnel est mis à profit de ce qu’ils ont à raconter.
Clea Petrolesi a fait le choix de se concentrer sur les handicaps dits “invisibles” car, les mots manquant souvent pour évoquer sa différence, ils côtoient les maux identitaires, au coeur de son travail. “Personne n’est ensemble sauf moi” reprend l’expression d’Aldric, un des jeunes ayant participé aux ateliers.
La pièce mêle au plateau, comme dans le processus créatif, acteurs professionnels et non-professionnels porteurs de handicap, autour d’un maillage d’univers et de connaissances, où chacun est le levier de l’autre et marche sur un fil entre le joué et le vécu. L’idée n’est pas de chercher à distinguer le non-professionnel en situation de handicap de l’acteur professionnel, mais de proposer un théâtre où la nomralité n’existe pas. Il s’agit plutôt d’habituer le spectateur à ce qu’il connait peu pour évacuer la peur et le malaise que provoque souvent l’inconnu.
Dans ce but, dix jeunes de 18 à 25 ans travaillent avec les professionnels de la compagnie : interprètes, chorégraphe et musicien, et jouent en alternance par groupes de 2. L’ergonomie de l’ensemble du travail est repensée sur-mesure : alternances, temps de répétition, espaces de travail adaptés.